Le choix de l’isolant dans le cadre d’une construction ou d’une rénovation n’est pas une simple affaire. Les produits disponibles sont nombreux, les techniques de mise en œuvre également.
S’il n’y a pas de réponse toute faite à la question « quel isolant choisir ? », voici un certain nombre de critères qui devraient vous aider à faire un choix judicieux :
- Les performances thermiques de l’isolant : à partir du coefficient de conductivité thermique, on peut calculer l’épaisseur nécessaire à utiliser pour atteindre le niveau d’isolation souhaité. On cherchera la meilleure valeur de conductivité thermique, surtout quand le manque de place est une contrainte.
- Le déphasage thermique : apprécié en été, le déphasage thermique d’un isolant aide à lisser les températures entre le jour et la nuit.
- La régulation hygrométrique : certains isolants ont la capacité d’absorber de grandes quantités de vapeur d’eau et de les restituer quand l’air ambiant est plus sec, sans perdre leurs caractéristiques isolantes.
- La facilité de pose : en général, un produit qui se pose facilement se pose également mieux, ce qui évite les ponts thermiques.
- Les performances phoniques de l’isolant. Tous les isolants thermiques n’isolent pas du bruit.
- La longévité de l’isolant : certains isolants sont résistants à l’humidité, d’autres au tassement, et d’autres encore aux rongeurs.
- La santé : certains produits contiennent des fibres irritantes pour la peau, les yeux et les poumons, d’autres produisent des gaz toxiques en cas d’incendie. Certains sont totalement neutres de tous les points de vue.
- L’inflammabilité : pour des raisons évidentes, les isolants inflammables doivent être protégés du feu.
- Le prix.
Isolant : l’importance d’un projet d’isolation cohérent
Isoler au maximum ?
En ce qui concerne la quantité d’isolant à poser, les choses ne sont pas plus faciles. Pour une construction neuve comme pour la rénovation, on peut partir sur une idée simple : plus on isole, mieux c’est. On pourrait alors ainsi s’arrêter une fois qu’on aura atteint le standard de la maison passive.
En effet, avec un tel niveau de performance, la maison peut être quasi indépendante énergiquement, ce qui assure un retour sur investissement certain, tout en limitant fortement les émissions de CO2. Le problème évident est qu’il y a un surcoût à court terme, sans compter les difficultés liées à la pose des isolants, et les problèmes esthétiques qui s’ensuivent.
Un projet d’isolation demande une certaine cohérence et précision.
Le problème des ponts thermiques
Plus on isole et plus les ponts thermiques deviennent pénalisants, empêchant d’atteindre le niveau d’autonomie énergétique souhaité.
Afin d’optimiser le rapport investissement/résultat, il n’est pas utile d’isoler excessivement un mur de la maison si un autre n’est pas du tout isolé. Il n’est pas intéressant non plus d’augmenter les épaisseurs des isolants au-delà de la réglementation thermique si un nombre important de ponts thermiques n’est pas traité.
Au contraire, si tous les ponts thermiques de la construction sont traités plus ou moins efficacement, si on utilise un système de ventilation performant et si on installe de bonnes fenêtres, on a tout intérêt à dépasser le minimum imposé par la réglementation thermique en épaisseur d’isolant.
Quelle épaisseur d’isolant ?
Cela étant établi, quelle épaisseur doit-on mettre au niveau du toit et des murs et quel système de ventilation faut-il adopter ? Chaque cas étant unique, si on veut étudier la question de l’isolation de manière intelligente, il faudra se baser sur toutes les contraintes spécifiques au projet.
Cela peut être fait par vous-même à condition que vous soyez informé des différentes options et que vous interrogiez votre bon sens. Car même si l’équation « isolation d’une maison » est un peu compliquée, elle est avant tout logique.
- Vous pouvez vous baser sur la réglementation thermique pour avoir une idée des valeurs d’isolation conseillées (la RT2012 est plus efficace que la RT2005).
- Vous pouvez également faire appel à un architecte qui est sensible à ces questions-là pour vous apporter ses connaissances et son expérience du terrain.
- Enfin, votre architecte ou vous-même pouvez faire appel à un bureau d’études thermiques.
Faire faire une étude thermique
Le bureau d’études thermiques modélise et analyse les interactions entre le bâtiment et son environnement. Il peut alors faire une série de simulations basée sur des solutions différentes.
Ainsi, vous saurez s’il est plus judicieux d’augmenter le budget du poste « fenêtres », « toiture » ou « ventilation », par exemple. La quantité des surfaces à isoler, la quantité des surfaces vitrées, l’orientation, les ponts thermiques et tout élément qui influence le comportement thermique d’un bâtiment, sont pris en compte. Une simulation thermique dynamique vous donnera l’évolution des températures heure par heure dans chaque zone de la maison.